Communication linguistique: A la recherche d'une dimension mondiale
De quel droit nous prive-t-on de la solution
optimale ?
Le dilemme de la Communauté Européenne
Pourquoi l'espéranto s'apprend si vite
Trois autres atouts de l'espéranto
Pourquoi faire compliqué si on peut faire
simple ?
Exemples d'utilisation de mots sans équivalent
français
Bibliographie
DE QUEL DROIT NOUS PRIVE-T-ON DE LA SOLUTION OPTIMALE?
Nécessité de choisir la formule la plus satisfaisante à tous égards
Lorsqu'un problème se prête à plusieurs solutions, il est raisonnable de
choisir la formule qui donne les meilleurs résultats pour l'investissement le
plus faible, ce qui suppose que l'on compare dans la pratique les diverses
options en présence.
Il serait temps d'acculer les gouvernements à respecter ce principe
élémentaire dans le domaine de la communication linguistique. En effet, depuis
des décennies, ils financent des systèmes de communication gravement
anti-économiques, en utilisant à cette fin l'argent des contribuables, comme
s'il n'y avait pas moyen de faire autrement. C'est d'autant plus absurde que ces
systèmes ne permettent pas une communication humaine digne de ce nom et
appartiennent tous à la catégorie des pis-aller. Hélas, les gouvernements se
gardent bien de dire la vérité, et notamment d'avouer qu'ils n'ont jamais
procédé à une étude comparative sérieuse des diverses méthodes utilisées par les
êtres humains pour communiquer entre eux dans un monde hérissé de barrières
linguistiques.
Énormité de l'investissement, niveau déplorable des
résultats
Dans le monde entier, des millions d'enfants et de jeunes apprennent les
langues et cela coûte des milliards. Cet enseignement, dont l'intérêt culturel
est indéniable, ne résout pas le problème de la communication. Sinon, comment
expliquer que les gouvernements qui investissent des fortunes dans cette
activité déboursent de nouveaux milliards, une fois ces jeunes devenus adultes,
pour financer la traduction et l'interprétation.
La plupart des États d'Europe occidentale font partie de tant d'organismes
internationaux - ONU, Communauté européenne ou AELE, CSCE, OCDE, OTAN, OMS, UIT,
OIT, OMM, OACI, UNESCO, GATT, UNICEF, FAO, AIEA, OMPI, Interpol, UEO... qu'il serait difficile d'en donner une liste complète.
La communication linguistique engloutit dans chacune de ces institutions des
sommes effarantes. A l'ONU, pour l'exercice budgétaire 1992-93, le coût
estimatif des services linguistiques, si l'on y inclut les bureaux régionaux et
l'ensemble des organes à fonctionnement multilingue, est de l'ordre de 1
milliard 500 millions de FF. (Organisation des Nations Unies, Projet de
budget-programme, document A/46/6/Rev. 1).
Le coût des services linguistiques de la Communauté européenne a été, en
1989, de 1,4 milliard d'ECU, soit 9 milliards 800 millions de FF (von Baratta et
Clauss, Internationale Organisationen (Francfort s/M., Fischer, 1991), p.146.
A la Communauté européenne, l'obligation de tout traduire en neuf langues
porte le coût du mot écrit à 2 FF. Le coût de la traduction est actuellement de
2.800.000 FF par jour ! Le coût du mot a doublé en dix ans. (Roman Rollnick
"Word mountains are costing us a fortune", The European, 20-22 décembre 1991, p.
61.)
Ces montants astronomiques débouchent sur une communication de piètre
qualité: malentendus et omissions abondent; on a besoin de micros et
d'écouteurs; beaucoup de participants à la vie internationale sont acculés à
s'exprimer dans des langues qu'ils maîtrisent mal et sont donc désavantagés dans
toute négociation ou discussion serrée; la traduction des documents implique des
délais désagréables. Or, ceux qui subissent ces inconvénients sont les
privilégiés de la communication: délégués et représentants d'États ayant des
équipes linguistiques à leur service. Pour le commun des mortels, la
communication est nulle ou de niveau très médiocre. Dans d'innombrables cas
(touristes en mauvaise posture, contacts médecin-malade dans un pays dont on
ignore la langue, réfugiés...) des problèmes agaçants ou douloureux surgissent
parce que la communication linguistique est organisée de façon aberrante dans
nos sociétés.
On nous cache la
réalité.
Or, au lieu d'énoncer clairement la vérité, on la dissimule. On laisse
entendre :
- 1) qu'il n'y a pas de problème, l'anglais étant utilisé partout;
- 2) qu'on peut apprendre les langues à l'école;
- 3) que les inconvénients du système actuel sont d'importance secondaire;
- 4) qu'il est impossible d'organiser les choses autrement.
Voyons, point par point, ce qu'il en est en fait.
1) Si la connaissance quasi-universelle de l'anglais
résolvait le problème de la communication, pourquoi faudrait-il consacrer tant
de milliards à la traduction et à l'interprétation ? Cette connaissance
généralisée de l'anglais est un mythe.
Il ressort d'une enquête récemment menée en Allemagne, en Belgique, en
Espagne, en France, en Italie et aux Pays-Bas que 6 % seulement des habitants de
ces pays sont réellement capables de comprendre la langue de Shakespeare. Les
résultats de l'enquête sont «nettement inférieurs aux estimations les plus
pessimistes», dit le rapport en question (Udo van de Sandt, Initiative -
Lintas
Worldwide Media News Bulletin, janvier 1989, p.2).
2) En réalité, toutes les langues faisant l'objet d'un
enseignement scolaire en Europe occidentale, y compris l'anglais, sont beaucoup
trop difficiles pour que l'élève puisse les maîtriser au terme de ses études
secondaires.
"Nos élèves sont, à 99 %, incapables de faire une phrase de leur cru,
incapables de lire un article de journal, incapables de s'entretenir avec un
camarade de leur âge dans sa langue" (Rapport Bertaux, Le Monde de l'éducation,
oct. 1982).
"Au niveau du baccalauréat, un enfant sur cent seulement parvient à
s'exprimer correctement dans la langue étrangère. Quant à une deuxième langue,
le résultat final aux plans de la culture et de l'élocution dépasse rarement le
niveau du balbutiement" (Henri Roger, «Dire la vérité», Le Monde, 31 mai
1979).
S'il en est ainsi, c'est que 90 % du temps consacré à l'apprentissage
linguistique tel qu'il est organisé en Europe portent sur des éléments dépourvus
d'utilité pour la communication. Mais on se garde bien de nous le dire et de
tirer de ce fait les conclusions qui s'imposent.
3) Les montants qui sont affectés à une activité ne
sont plus disponibles pour une autre. Cette lapalissade doit être dite et
redite, car les États disposent des ressources de la collectivité au mépris de
l'éthique la plus élémentaire. En effet, la traduction et
l'interprétation sont des activités économiquement et socialement
stériles. Or, telles un cancer, elles drainent à leur profit des
montants dont on aurait un urgent besoin ailleurs.
Les États membres de l'OMS, par exemple, à la session même où ils accordaient
une rallonge annuelle de 5 millions de dollars aux services linguistiques,
écartaient faute de fonds (!) un ensemble de projets réalistes, bien
étudiés, destinés à améliorer la santé dans l'Afrique subsaharienne et ne
demandant au total que 4,2 millions de dollars (Organisation mondiale de la
Santé, 28e Assemblée, document A28/50, et Actes officiels, n' 223, app. 5). Que
le manque de médicaments, de soins ou d'action préventive se concrétise en
pratique par une somme énorme de souffrances individuelles et de soucis pour les
agents en poste, nos représentants n'en ont eu cure. La même perception
aberrante des priorités se retrouve dans pratiquement toutes les organisations
internationales. Les citoyens approuvent-ils réellement l'idée qu'une part de
leurs impôts pouvant servir à améliorer la vie sociale se perde ainsi dans le
multilinguisme bureaucratique? Ou se taisent-ils uniquement parce qu'on ne joue
pas carte sur table et qu'on se garde bien de leur donner le choix en leur
expliquant clairement quelles sont les options en présence ?
4) Lorsque des personnes de langues différentes veulent se comprendre
mutuellement, elles ont le choix entre divers systèmes variant selon la
situation et leurs compétences linguistiques : gestes et baragouinage, emploi de
l'anglais, emploi de la langue locale plus ou moins déformée, recours à
l'interprétation simultanée, traduction assistée ou non par ordinateur,
espéranto, etc. La comparaison, sur le terrain, de ces différents systèmes de
communication montre qu'il existe une formule optimale: pour un investissement
très faible, elle a une efficacité bien supérieure à celle des autres méthodes.
En effet, cette formule
- - élimine complètement le coût de la traduction et de l'interprétation; -
met les partenaires sur un pied d'égalité;
- - assure une intercompréhension parfaite;
- - n'implique aucun délai (contrairement à la traduction ou à
l'interprétation consécutive);
- - n'exige aucun matériel (contrairement à l'interprétation simultanée);
- - permet la communication confidentielle (contrairement à la traduction et à
l'interprétation);
- - permet d'entendre la voix de celui qui parle ou de lire le texte origînal
de celui qui a produit un document (contrairement au système
traduction-interprétation);
- - favorise l'aisance dans l'expression;
- - respecte intégralement l'identité ethnique, nationale et culturelle de
chacun;
- - supprime l'injuste hiérarchisation des langues, qui fait de l'anglais une
langue «supérieure» au portugais ou de l'arabe une langue «supérieure» à
l'indonésien;
- - confère en 150 heures une capacité de communication dépassant, du point de
vue de l'exactitude, de la richesse et de la correction, celle que donnent 1500
heures d'anglais;
- - est, de l'avis unanime de ceux qui l'ont essayée, psychologiquement très
satisfaisante;
- - se révèle en pratique plus favorable à la connaissance mutuelle des
cultures que toutes les autres méthodes appliquées pour surmonter la barrière
des langues;
- - favorise l'expression des sentiments dans un cadre interculturel et donc
le dialogue coeur à coeur entre personnes de langues différentes.
Cette formule, c'est l'espéranto.
Il faut en finir avec les affirmations
gratuites
Tout chercheur honnête étudiant sur le terrain comment les choses se passent
pourra vérifier le bien-fondé des affirmations présentées cidessus. Si un
gouvernement, un politicien, un professeur ou un linguiste les nie, exigeons des
preuves: demandons la référence de la recherche ou de l'étude comparative sur
laquelle il se fonde. Il sera acculé à avouer qu'il ne s'est jamais valablement
documenté. Le document que nous lui demanderons de produire n'existe pas: depuis
un siècle que l'espéranto est pratiqué, toutes les recherches étudiant dans les
faits le type de communication qu'il assure concluent à sa supériorité sur tous
les autres systèmes. (Voir par exemple le rapport de recherche que l'auteur du
présent document a publié à l'Université de Paris 8 : Claude Piron, «Espéranto -
L'image et la réalité», Cours et Etudes de Linguistique contrastive et
appliquée, n' 66, Paris: Institut de Linguistique appliquée et de
didactique des langues, Université de Paris VHI, 1986, notamment pp. 3-7).
Certes, l'espéranto n'est pas parfait. Comme tout moyen mis en oeuvre pour
surmonter un problème, il présente des avantages et des inconvénients. Mais les
formules rivales (emploi généralisé de l'anglais, traduction et interprétation,
etc.) revêtent également des avantages et des inconvénients. Une analyse des
divers systèmes tels qu'ils sont appliqués en pratique révèle que l'espéranto
présente beaucoup moins d'inconvénients et beaucoup plus d'avantages que les
autres formules, quel que soit l'angle sous lequel on aborde la question:
économique, social, politique, pédagogique, psychologique ou culturel.
Bon nombre de personnes qui savent l'espéranto savent également l'anglais et
s'en servent dans leurs activités professionnelles. Mais quand elles se
rencontrent, elles utilisent toujours l'espéranto, jamais l'anglais. Pourquoi?
Parce qu'en espéranto elles ont une plus grande aisance, une meilleure maîtrise
de l'outil linguistique. Parce qu'elles peuvent davantage rester elles-mêmes,
avec leur accent et leur façon de former leurs phrases. Parce que, pour des
raisons de cohérence lexicale, les mots leur viennent plus rapidement à
l'esprit. Parce qu'elles n'ont pas à singer un modèle culturellement étranger et
s'évitent la honte de n'y arriver qu'imparfaitement. En un mot, parce qu'elles
ne sont pas masochistes. Va-t-on longtemps encore se refuser à tirer la
conclusion à laquelle conduit cette observation, facile à vérifier ?
Les pouvoirs publics nous doivent des comptes
Nous avons le droit d'exiger de nos autorités qu'elles cessent de dilapider
nos deniers dans le gouffre des services linguistiques comme elles le font
actuellement faute de s'être intéressées à une gestion intelligente de la
communication linguistique, et, en particulier, d'avoir étudié les différentes
options sous l'angle du rapport efficacité /coût. Nous avons le droit d'exiger
qu'elles organisent la société de manière à généraliser la formule qui donne les
meilleurs résultats pour l'investissement le plus faible. La seule, aussi, qui
permette aux citoyens de pays différents de communiquer entre eux avec la même
aisance que dans leur langue maternelle sans devoir s'adonner à un apprentissage
linguistique demandant des années pour des résultats plus que médiocres.
Nous avons le droit de refuser tout rejet a priori. Si les pouvoirs publics
optent pour un autre système que l'espéranto, qu'ils justifient leur choix par
des données tirées de comparaisons objectives.
L'expérience prouve en effet que la grande majorité des personnes qui
s'expriment publiquement au sujet de l'espéranto ne savent pas de quoi il
s'agit. Victimes d'une désinformation auto-entretenue depuis le début du siècle,
elles répètent des assertions inexactes sans avoir l'idée de vérifier les faits.
Elles sont certes de bonne foi: elles ignorent leur ignorance. Mais une
ignorance ignorée demeure une ignorance. Le fait est qu'elles ne savent rien de
la langue, de son histoire, de ses structures, de sa capacité d'expression, de
sa littérature, de sa poésie, de sa diffusion dans le monde, de son
fonctionnement sur le terrain, de la diversité du monde espérantophone ou des
réseaux d'amitiés axés sur l'espéranto, qui couvrent la quasi-totalité de la
planète. Inconscientes de leur manque de culture interlinguistique, elles se
croient autorisées à porter des jugements définitifs. Pareille attitude est
dangereuse, parce que profondément antidémocratique. En science comme en droit,
on n'émet un verdict qu'après avoir procédé à une enquête et à une analyse
fouillée du dossier. Ceux qui gaspillent notre argent en écartant a priori une
formule qu'ils ne connaissent pas se rendent coupables d'une injustice indigne
des traditions européennes. Nous avons le droit de les acculer à reconnaître
leur erreur pour qu'ils prennent enfin les mesures correctives qui s'imposent.
Annexe 1
LE DILEMME DE LA COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE
L'évolution de ces dernières années montre que les coûts linguistiques ne
cessent de croître dans les grandes bureaucraties. Indépendamment de cette
croissance «naturelle», la Communauté européenne va se trouver à bref délai
acculée à choisir entre deux maux
- - ou elle tombe dans une gabegie plus énorme encore que la gabegie actuelle;
- - ou elle tombe dans la discrimination.
Option «gabegie» : elle reste fidèle au principe de non-discrimination
entre les langues, et les coûts montent en flèche avec l'arrivée du suédois, du
maltais et du finnois, peut-être du norvégien (pour ne rien dire de la place à
faire, dans un avenir prévisible, à des langues comme le polonais, le lituanien,
le tchèque, le hongrois, le slovène, le slovaque, etc.)
Option «discrimination» : pour éviter cette augmentation aberrante des
coûts linguistiques, elle renonce au principe démocratique selon lequel toutes
les langues des États membres sont situées sur le même pied et accorde un statut
privilégié à quelques langues, sans doute l'anglais, le français et l'allemand.
Dans un cas comme dans l'autre, les gouvernements manifesteront leur mépris:
- - ou ils méprisent le contribuable en gonflant les dépenses linguistiques
jusqu'à des hauteurs éthiquement inadmissibles;
- - ou ils méprisent les peuples et les cultures qui, du fait des hasards de
l'histoire, utilisent une langue actuellement moins prestigieuse que celles qui
seront choisies. Les querelles linguistiques en Belgique ou le conflit entre
roumanophones et russophones en Moldavie montre ce qu'il advient quand on ne
prend pas au sérieux l'identité linguistique des populations.
Il y a de fortes chances que les bureaucraties et les politiciens réduisent
le problème à ces deux termes. Si c'est le cas, ils nous tromperont une fois de
plus. En fait, ils ne sont coincés dans cette alternative que parce qu'ils
refusent de voir la troisième voie, la voie de la sagesse: décider que la
communication se fera en espéranto, seul moyen actuellement éprouvé d'éviter et
la discrimination et l'accroissement vertigineux des budgets. Il ne s'agit pas
ici de théorie, mais de faits vérifiables. En effet, il existe un certain nombre
d'associations non gouvernementales d'ampleur mondiale dont la seule langue est
l'espéranto (Association mondiale anationale, Association universelle
d'espéranto, Organisation mondiale de la jeunesse espérantophone, etc.). Comme
dans les grandes institutions interétatiques, on y discute de budget, de
programmes, d'investissements, d'économies, de publications, de la création de
tel ou tel comité, de l'organisation de telle ou telle réunion mondiale ou
régionale, bref, d'activités en fait très diverses. Si ces opérations se
déroulent à une échelle infiniment réduite par rapport aux grandes institutions,
il n'y a néanmoins aucune différence de nature quant au contenu des discussions.
Or, libérées des coûts linguistiques, ces associations fonctionnent mieux: les
échanges, lors des réunions, y sont plus vivants et plus spontanés;
l'information parvient beaucoup plus rapidement aux filiales nationales ou aux
membres appelés à siéger à un comité ou à un autre.
Une comparaison de ces deux types de fonctionnement conduit immanquablement
au choix de la formule «espéranto». Mais, cela va sans dire, celle-ci ne saurait
être adoptée du jour au lendemain.
Comment faire en pratique ?
En pratique, la meilleure solution consisterait à prévoir une période
transitoire. S'il est officiellement déclaré que dans dix ans l'espéranto sera
la langue normalement utilisée au sein de la Cornmunauté européenne, les États
s'organiseront pour en assurer l'enseignement. La facilité de la langue fera le
reste. Une telle déclaration pourrait même susciter une explosion de l'intérêt
pour l'espéranto et une accélération marquée de sa diffusion au sein des
populations du monde.
Une autre formule consisterait à ne programmer l'entrée en application de
l'espéranto qu'au terme d'une période de 15 ans divisée en deux étapes. Pendant
la première étape (7 ans par exemple), les États organiseraient l'enseignement
de la langue pour leurs représentants dans les institutions européennes et en
encourageraient l'étude généralisée dans la population. La deuxième étape (8
ans) serait une période transitoire où l'espéranto serait le moyen de
communication passif: les délégués aux diverses instances de la CE auraient le
droit de s'exprimer dans leur propre langue, comme c'est le cas aujourd'hui,
mais l'interprétation ne serait assurée qu'en espéranto. Il en serait de même
pour les documents. Ils pourraient être présentés dans une quelconque des neuf
langues actuelles, mais ne seraient traduits qu'en espéranto. Ce qui justifie ce
système, c'est que la connaissance passive d'une langue (y compris l'espéranto)
s'acquiert beaucoup plus vite que la maîtrise active. Des personnes du niveau
d'instruction des représentants des États et des fonctionnaires internationaux
arriveront très vite à comprendre l'espéranto. Rien n'empêche de tirer parti de
la différence entre compréhension et maîtrise active pendant la période
transitoire.
Enfin, une troisième formule consisterait à adopter l'espéranto en parallèle
avec une ou deux autres langues, anglais et français par exemple, pendant une
autre période transitoire.
Annexe 2
POURQUOI L'ESPERANTO S'APPREND SI VITE
La rapidité d'acquisition de l'espéranto par rapport aux autres langues est
difficile à croire. Elle est pourtant parfaitement vérifiable. Les langues
nationales comportent des centaines de milliers de petits détails qu'il faut
comprendre et/ou mémoriser, puis transformer en réflexes si l'on veut s'exprimer
correctement. Ces détails ne sont pas nécessaires à la communication mutuelle,
mais si on les néglige on massacre la langue et c'est très désagréable pour les
interlocuteurs. Quels que puissent être les perfectionnements méthodologiques,
il faudra toujours que l'élève d'allemand apprenne les genres, les pluriels, les
structures rigides de phrases, l'élève de français des conjugaisons compliquées
et d'innombrables dissymétries (on dit bref, brève mais brièvement, au printemps
mais en hiver, j'y pense mais je pense à lui, et pas je lui pense), l'élève
d'anglais l'absence de rapport cohérent entre écriture et prononciation
(comparez les sonorités de tough, though et through, les innombrables idiotismes
et combinaisons «verbe + postposition», les nuances délicates qui séparent he
made, de he's made et de he's been making, etc.). Ces difficultés sont
incontournables parce qu'elles font partie inhérente de chaque langue nationale;
or, ce sont elles qui, au moment où l'on cherche à s'exprimer, inhibent le
mouvement spontané de l'influx nerveux.
L'espéranto fait l'économie de ces difficultés. En outre, comme il est fondé
sur le principe de la généralisation sans exception des structures
linguistiques, les éléments appris se transforment très rapidement en réflexes.
Enfin, la combinatoire y est illimitée, ce qui permet de tirer une très grande
richesse et une remarquable expressivité d'un nombre restreint d'éléments de
base.
Phonétiquement, l'espéranto est clair et ne pose guère de problème: il y a
intercompréhension même si chacun utilise ses organes phonatoires suivant les
habitudes de sa langue maternelle.
Les deux exemples suivants donneront une petite idée de la différence de
conception entre l'espéranto et les langues nationales.
A. En français, on peut, à partir d'agréable,
former l'adverbe agréablement, mais l'élève qui dirait elle chante
bellement se ferait reprendre : ce n'est pas du français. De même, le fait
qu'on dise nous chantons ne nous autorise pas à former nous
musiquons. L'espéranto est exempt d'interdits de ce genre. Du moment qu'on peut former
agrable, «agréablement», à partir d'agrabla, «agréable», on
peut former bele, «de façon belle» à partir de bela, «beau
». De même, si l'on peut dire ni kantas, «nous chantons», on peut
dire ni muzikas, «nous jouons de la musique». Toute structure
linguistique est généralisable sans restriction.
B. En français, on dit je vous remercie, en
anglais je remercie vous (I thank you), en allemand
je remercie à vous (ich danke Ihnen). Bien que ces
diverses formules fassent passer le message avec la même clarté, celui qui
utilise une langue occidentale n'a pas de latitude: il doit couler sa pensée
dans un moule préimposé, différent selon la langue. L'expression de la pensée ne se heurte pas à ces contraintes en espéranto,
qui exige tout ce qui est nécessaire pour qu'on se comprenne, mais se contente
de ce qui est suffisant. En l'occurrence, il est nécessaire, mais suffisant
- de distinguer le sujet de l'objet (je de vous) - de savoir que le concept «remerciement» est exprimé sous forme de verbe
au présent.
C'est pourquoi, que l'on dise, selon la structure française, mi vin
dankas, selon la structure anglaise, mi dankas vin, ou, selon la structure allemande, mi
dankas al vi, on s'exprime correctement en espéranto. Il est indifférent
que l'objet (le complément) soit marqué par la terminaison -n ou par la
préposition al, «à», l'essentiel pour que le message passe est que
l'on sache qui remercie qui. De même, la communication est tout aussi parfaite
si l'on place le complément avant le verbe, comme en français, ou après, comme
en anglais ou en allemand. La place des mots, et souvent, l'emploi de
terminaisons ou de propositions est, en espéranto, affaire de style, de
spontanéité ou de préférence esthétique, et non d'arbitraire grammatical.
Un siècle d'expérience prouve que cette liberté ne comporte aucun
inconvénient pour la compréhension mutuelle, mais favorise l'aisance dans
l'expression.
Annexe 3
TROIS AUTRES ATOUTS DE L'ESPERANTO
a) Il suit mieux que les autres langues le mouvement spontané de la
verbalisation
L'observation du langage de l'enfant et des fautes des étrangers montre que
le langage s'organise spontanément selon le principe que Piaget a désigné sous
le nom d'assimilation généralisatrice. L'enfant, par exemple,
assimile le sens de la terminaison -ier de
fermier, poissonnier, serrurier et la généralise : il dit
jouettier pour «personne qui tient un magasin de jouets». L'étranger
qui dit irrésolvable au lieu d'insoluble généralise une
structure préalablement assimilée. En français, il fait une faute; en espéranto,
le même fonctionnement du système nerveux le conduit à nesolvebla, qui
est la forme correcte.
Autre exemple: il n'y a pas d'irrégularité dans les verbes, donc celui qui a
appris que vi komprenas veut dire "vous comprenez" et que "il" se dit
li, sait automatiquement que "il comprend" se dit li
komprenas. Pas d'irrégularité non plus dans la formation des mots: ayant vu
que "compréhension" se dit kompreno et que "vous pensez" se dit vi
pensas, on sait automatiquement que "pensée" se dit penso. Même
chose pour les adjectifs: sachant comment on forme "fraternel" (frata) à partir de "frère"
(frato), on sait du même coup comment former " amical" (amika)
à partir d'"ami" (amiko), "mensuel" (monata) à partir de
"mois" (monato) ou "urbain" (urba) à partir de "ville"
(urbo). Cette totale cohérence permet de former toutes sortes de mots
sans équivalent français, par exemple: komprena, "relatif à la
compréhension", "qui est de l'ordre de la compréhension", ou pensa,
"relatif à la pensée" ("compréhensible" et "pensable" se disent respectivement
komprenebla et pensebla ; ebla signifie "possible").
Toute la langue présente la même cohérence, elle s'assimile donc rapidement, par
jeu, pour ainsi dire, et elle est d'une grande richesse, comme le montre l'étude
de sa littérature, et en particulier de sa poésie et de ses chansons.
b) C'est une langue vivante
Toute langue vivante résulte d'un processus collectif et anonyme, largement
inconscient. Tel est le cas de l'espéranto, fruit d'un siècle d'interactions,
dans les situations les plus diverses, au sein d'une sorte de diaspora couvrant,
dès les premières années, la quasi-totalité du globe terrestre. Ce que Zamenhof
a publié en 1887, c'était un embryon de langue, certes très vivace, mais
volontairement incomplet. L'auteur du projet comptait sur la vie pour combler
les lacunes et transformer l'embryon en une langue à part entière. Il avait vu
juste. Quinze ans à peine après la publication de sa brochure paraissait une
liste de personnes capables de communiquer dans «la langue du Dr Espéranto». Ces
gens étaient peu nombreux, mais répartis dans le monde entier: Montréal,
Hong-kong, Melbourne, Helsinki, T'ien-Tsin, Ourga (Mongolie), Petropolis
(Brésil) et toutes sortes d'autres villes figurent sur ce document. Ces premiers
espérantophones appartenaient à tous les peuples, comme l'attestent leurs noms:
Asayiro Oka (Japon), Ganouna (Tunisie), Ravelojaona (Madagascar)... Ayant appris
la langue pour communiquer, ils ne se sont pas privé de le faire, au début par
correspondance, puis, de plus en plus, oralement, à l'occasion de visites ou de
congrès. L'usage a ainsi progressivement transformé le code initial en une
langue vivante, riche, pleine de suc, marquée par les apports des peuples les
plus divers, notamment de peuples non indo-européens («l'influence du substrat
», comme disent les linguistes, s'est exercée à l'échelle mondiale, ce qui n'est
le cas d'aucune autre langue).
D'innombrables projets de «langue internationale» ont été publiés.
L'espéranto se distingue de ces projets par toute une série de traits:
- - C'est une langue parlée.
- - C'est une langue familiale: langue quotidienne d'un certain nombre de
couples binationaux, langue maternelle d'un certain nombre d'enfants, il frappe
l'observateur par son expressivité dans les relations affectives et les moments
chargés d'émotion.
- - C'est une langue largement répandue hors d'Europe et d'Amérique (notamment
en Chine, en Corée, en Iran, au Japon, en Ouzbékistan; la langue est marquée par
des ajustements mutuels d'ampleur planétaire).
- - Il dispose d'une terminologie développée (dans un grand nombre de domaines
scientifiques, philosophiques et politico-sociaux appartenant à la vie moderne,
sa terminologie est plus ancienne que celle de l'arabe et du chinois).
- - Depuis son apparition sur la scène publique, il a toujours compté un grand
nombre de jeunes et de non-intellectuels parmi ses locuteurs.
- - Il s'est doté d'une littérature originale et est le support de nombreuses
activités culturelles d'ampleur mondiale ou du moins internationale.- Il dispose
d'un siècle d'expérience en tant que langue de conférence (depuis 1985, il est
chaque jour, quelque part dans le monde, la langue d'une rencontre, d'une
session ou d'un congrès international; une liste des plus importantes de ces
réunions paraît chaque année dans Heroldo de Esperanto aux environs du 20 mars).
c) Il remet les langues à leur place et en facilite l'étude à des fins
culturelles
Une langue vivante incarne toujours un esprit. L'anglais, par exemple,
incarne la mentalité anglo-saxonne. L'espéranto incarne lui aussi un esprit: ce
qui, en nous, se sent solidaire des valeurs des autres peuples; ce qui, en nous,
se dit : «je ne suis pas que Français, Allemand, ou Russe; je suis aussi
humain» ; ce qui, en nous, pressent que le dialogue entre égaux est riche de
valeurs humaines.
Il est malsain d'utiliser une langue à un niveau qui n'est pas le sien.
L'anglais est la langue d'un peuple (ou de quelques peuples). En le condamnant à
l'usage international, on l'abâtardit, comme le constatera tout chercheur
analysant l'anglais utilisé comme truchement entre personnes de langues
différentes. En outre, cet usage exerce des pressions sur les autres langues
nationales, opérant des glissements de sens qui peuvent être regrettables. Le
français subit ainsi l'influence délétère de l'anglais. Quand on dit : il
supporte sa femme, cela veut-il dire qu'il la tolère ou qu'il lui verse une
pension alimentaire (sens de l'anglais support, de plus en plus employé dans la
presse au sens de «soutenir», «appuyer», «venir en aide»)?
En libérant l'anglais de ses responsabilités internationales excessives,
l'espéranto le rend aux Anglo-Saxons: toutes les langues, y compris celle de
Shakespeare, ne peuvent que mieux s'en porter.
Par ailleurs, il est important, dans l'enseignement, de distinguer l'aspect
«communication» de l'aspect «culture». Actuellement les deux aspects sont
mélangés et la plupart des parents croient qu'on apprend les langues aux enfants
pour leur donner un moyen de communication transnational. En fait, les langues
nationales étant ce qu'elles sont, c'est impossible. Il serait beaucoup plus
sage de confier le rôle de langue internationale à une langue née de l'usage
international: l'espéranto. Si l'enseignement de l'espéranto est coordonné entre
les pays, en une année scolaire, à raison d'une heure et demie par semaine, les
jeunes auront une connaissance suffisante de cette langue pour que le problème
de la communication soit réglé partout dès qu'ils accéderont à l'âge adulte. Cet
enseignement pourrait être donné lors de la dernière année primaire ou de la
première année du cycle secondaire. Les années suivantes, les élèves
apprendraient une autre langue, non plus avec l'illusion qu'elle servirait à
régler le problème de la communication internationale, mais pour les amener à
pénétrer une mentalité, une culture, un autre monde. Bien des cultures négligées
actuellement du fait des illusions dont l'anglais fait l'objet retrouveraient
leur place dans l'enseignement des langues. Cela se ferait d'autant mieux que
l'espéranto se révèle être la meilleure préparation qui soit à l'étude
ultérieure d'autres idiomes.
Annexe 4
POURQUOI FAIRE COMPLIQUÉ SI ON PEUT FAIRE SIMPLE ?
Dans le domaine de la communication linguistique internationale, le choix
entre l'espéranto et les systèmes généralement appliqués de nos jours est
comparable au choix entre chiffres arabes et système décimal d'une part,
chiffres romains et anciens systèmes de poids et mesures d'autre part.
Essayez donc de faire l'addition:
IX
+ XI
+ MDXL
+ XLIV
ou la division MDXLIV : XI.
Vous aurez beaucoup de mal à y arriver, parce que les éléments graphiques
n'ont rien à voir avec les tranches décimales. Déjà difficile pour une seule
opération, le calcul se complique sensiblement quand il faut en combiner
plusieurs, comme dans le cas très fréquent où l'on établit un prix à partir
d'une valeur unitaire. Que préférez-vous: 14,65 kg à 12,4 frs le kg ou XXXII
livres et V onces à VII sols l'once (sachant qu'il y a XVI onces dans une livre
et XX sols dans un florin)?
L'homme commence souvent par opposer une résistance farouche à ce qui finira
par lui simplifier la vie. Lorsque les chiffres arabes ont fait leur apparition
en Europe, ils ont été interdits dans certaines régions et leurs partisans ont
été ridiculisés partout. Il a fallu deux siècles pour qu'ils l'emportent sur les
chiffres romains. Il est vrai qu'ils démocratisaient le calcul. Grâce à eux, les
opérations fondamentales étaient mises à la portée des enfants, des petits
artisans, des agriculteurs, alors que l'usage des chiffres romains les
réservaient aux mathématiciens.
Si les chiffres arabes et le système décimal sont infiniment plus maniables
que les systèmes précédents, c'est parce que leur cohérence est absolue. Ainsi
en est-il de l'espéranto par rapport, par exemple, à l'anglais. Pour exprimer
une idée aussi simple que «les enfants devront», on n'a pas le droit, en
anglais, de mettre «enfant» (child) au pluriel en employant la forme normale du
pluriel (s), ni de mettre «devoir» (must) au futur en employant la forme
normale du futur l'auxiliaire will). La cohérence conduirait à the childs will
must. En fait, il faut dire the children will have to. En espéranto, la
cohérence est absolue. L'idée même qu'on ne puisse employer la forme normale du
pluriel et la forme normale du futur est impensable. D'où l'économie de temps
d'apprentissage mentionnée ci-dessus. D'où, également, une grande expressivité.
Les éléments de la langue pouvant se combiner entre eux sans aucune restriction,
des moyens très simples débouchent sur une langue riche et expressive.
Le français a les verbes rougeoyer et verdoyer. Mais il ne peut pas
transposer la même idée aux autres couleurs. L'allemand blauen («bleu-oyer»)
ou le russe cernet' («émettre du noir», «se détacher en noir», «donner une
impression de noir») n'ont pas d'équivalent français. L'élève d'espéranto ne
connaît pas ce genre de problème. Du moment qu'il sait qu'on peut former verdi,
«verdoyer», à partir de verda, «vert», il sait qu'il peut former blui à
partir de blua, «bleu» et nigri à partir de nigra, «noir». La simplicité
d'une combinatoire sans faille permet une expressivité poétique tout à fait
remarquable.
Le tableau suivant, qui contient à la fois des mots existant en français et
des mots sans équivalent dans notre langue, permettra au lecteur de se faire une
petite idée de la manière dont les mots se forment en espéranto et de la
richesse à laquelle aboutit ce système d'une étonnante simplicité.
|
PAROL |
HELP |
FOT |
LEG |
KIS |
I |
paroli
parler |
helpi
aider |
foti
photographier |
legi
lire |
kisi
embrasser |
O |
parolo
parole |
helpo
aide |
foto
photographie |
lego
lecture |
kiso
baiser |
A |
parola
oral |
helpa
qui aide, de renfort, de secours |
fota
photographique |
lega
relatif à la lecture |
kisa
qui concerne le baiser |
E |
parole
oralement |
helpe
de manière secourable |
fote
photographiquement |
lege
à la lecture |
kise
avec un baiser |
EMA |
parolema
bavard |
helpema
serviable |
fotema
enclin à photographier |
legema
grand amateur de lecture |
kisema
qui embrasse pour un oui ou pour un non |
ANTO |
parolanto
orateur |
helpanto
aide |
fotanto
photographe (amateur) |
leganto
lecteur |
kisanto
embrasseur |
ISTO |
parolisto
speaker |
helpisto
auxiliaire |
fotisto
photographe professionnel |
legisto
lecteur professionnel (par ex. chez un éditeur) |
kisisto
embrasseur professionnel (si cela existait) |
INDA |
parolinda
qui vaut la peine qu'on en parle |
helpinda
qui mérite d'être aidé |
fotinda
qui ferait l'objet d'une belle photo |
leginda
à lire |
kisinda
qui donne envie d'être embrassé, qui vaut la peine d'être
embrassé |
EXEMPLES D'UTILISATION DE MOTS SANS ÉQUIVALENT FRANÇAIS
Lia lega rapido, «sa rapidité en matière de lecture», «la vitesse
à laquelle il lit».
Lia kisa konduto, «son comportement dans le domaine du baiser».
Sceno fotinda, «une scène qui vaudrait la photo».
Japana turisto amuze fotema, «un touriste japonais, amusant par sa
manie de toujours photographier», «un touriste japonais, dont la tendance à
beaucoup photographier est amusante» (cette expression toute simple en
espéranto est presque impossible à rendre en français).
Kise (littéralement: «de manière embrassante») peut être une
formule de fin de lettre faisant pendant à amike, «amicalement»,
kore, «cordialement» ; frate, «fraternellement» ;
kuneuropane via, «en tant qu'appartenant comme vous à l'Europe»
(littéralement: «coeuropéennement vôtre»), etc.
Lia, «son», «sa», est l'adjectif (-a) qui correspond à
li, «il», «lui». Via, «votre», «vôtre», celui qui correspond à vi, «vous».
Annexe 5
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